Les étudiant.e.s du PSPBB, des départements théâtre, musique et danse sont réunis à l’occasion de la seconde édition du Festival PSPBB.

Vendredi 15 mars et samedi 16 mars
Représentations publiques à 11h30, 16h30 et 19h30 (création transversale) (horaires identiques pour les deux jours)
GRATUIT sur réservation

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AU PROGRAMME :

Vendredi 15 mars

🔹11h30 #1 DANSE / MUSIQUE
– Capsule transversale 

– Musique de chambre : Quatuor pour guitares
Federico Moreno Torroba, Estampas
– 1er mouvement – Bailando un fandango charro
– 2e mouvement – Remanso
– 4e mouvement – Fiesta En El Pueblo
– 8e mouvement – Juegos infantiles
Luigi Boccherini, Introduction et Fandango
Avec les étudiant.e.s de la classe de musique de chambre de Philippe Ferro

– Musique de chambre : Quintette pour clarinette et quatuor à cordes
Johannes Brahms
Avec les étudiant.e.s de la classe de musique de chambre de Philippe Ferro

🔹16h30 – #2 MUSIQUE
– Musique de chambre : Quintette pour piano, violon, alto, violoncelle et contrebasse
Ralph Vaughan Williams, « Quintette en do mineur » – 1er mouvement
Avec les étudiant.e.s de la classe de musique de chambre d’Aline Bartissol

– Trio pour flûte, violoncelle et piano
Philippe Gaubert, « Trois Aquarelles »
Avec les étudiant.e.s de la classe de musique de chambre de Philippe Ferro

🔹19h30 – #3 DANSE / MUSIQUE / THÉÂTRE
Reste à dire…* (création)

Samedi 16 mars

🔹11h30 – #4 MUSIQUE
– Musique de chambre : Trio pour hautbois, cor et piano
Robert Kahn, « Serenade op. 73 »
Avec les étudiant.e.s de la classe de musique de chambre de Philippe Ferro

– Musique de chambre : Quatuor pour clarinettes
Max Bruch, « Quatuor à cordes op. 9 » – 1er mouvement
Arrangement pour quatuor de clarinettes : Eliott Berdugo
Avec les étudiant.e.s de la classe de musique de chambre de Philippe Ferro

🔹16h30 – #5 MUSIQUE
Musique de chambre : Quatuor de Messiaen
Olivier Messiaen, « Quatuor pour la fin du temps »

🔹19h30 – #6 DANSE / MUSIQUE / THÉÂTRE
Reste à dire…* (création)

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* Reste à dire…

Textes de Georges Aperghis, Samuel Beckett, Michel Berger, Marcus Borja, Paul Celan, Stig Dagerman, Jacques Derrida, Marguerite Duras, Elfriede Jelinek, Tadeusz Kantor, Patrick Kermann, Gherasim Luca, Friedrich Nietzsche, Fernando Pessoa, Jacques Rebotier, Jean Tardieu
Et Valentine Berthier, Apolline Peccarisi
Compositions originales de Henrique Cantalogo, Anne Soulié et Victor Wetzel
Concept, dramaturgie et mise en scène : Marcus Borja
Direction musicale : Aurélie Saraf
Direction chorégraphique : Carl Portal
Lumières : Zoé Ritchie
Son : Haldan de Vulpillières
Créateurs-trices / interprètes : Cheikh Ahmed Thani, Idir Aïtouche, Zoé Baillargeau, Evans Berthelot, Valentine Berthier, Lena de Beukelaer, Théa Breso, Melchior Burin des Roziers, Henrique Cantalogo, Robin Condamin, Lise Dachary, Nicolas Ducourtieux, Amandine Fauque, Jeanne Fohr, Louise Gandois, Manon Guilluy, Juliana Koldehofe-Marchais, Clément Mariage, Alaïa Michon, Savario Moreau, Giusy Panzanaro, Apolline Peccarisi, Elisa Pézeril, Léna Ravel, Léo Rodier, Marion Roussel, Anne Soulié, Derhen Tetu, Clara Thibault, Jenifer Trebois, Suzie Villemin, Victor Wetzel

Au décommencement était le verbe.
Seulement après vint le délire du verbe.
Le délire du verbe était au commencement…
Manoel de Barros

 Lorsque le mot parole […] aperçut le mot mot, ils n’eurent rien à se dire, cpfd.
Jacques Rebotier

Nous vivons aujourd’hui une vaste crise de l’écoute. Écrans, réseaux sociaux, groupes virtuels sont devenus des multiplicateurs en masse de « mondes parallèles » qui séquestrent la communication à coup de fake news et de torsions rhétoriques de discours politiques, historiques et scientifiques. Des propos « extrêmes » où la langue est piégée et le débat vidé de sa substance même. Tout cela nous fait nous interroger sur l’efficacité et même la fiabilité des outils de langage dont nous disposons. La question de la communicabilité s’impose alors comme problème à résoudre. Ou à ne pas résoudre, mais… à déconstruire. C’est-à-dire, à travers les langages croisés de la danse, du théâtre et de la musique, nous avons cherché à dénoncer les dysfonctionnements et les limites de notre langue quotidienne (qu’est-ce qui fait langage dans le langage et qu’est-ce qui, dans le langage, piège ce même langage ?). En d’autres termes, il s’agit d’explorer la faillibilité du langage comme source potentielle de nouveaux langages. Mettre en crise les mots (et les signes) pour apprendre à communiquer autrement.

L’acte de dire invite à maintenir actif un secret à jamais indéchiffrable mais qui, rejouant sans cesse son échec primordial et perpétuel, cherche toujours une adresse, une altérité en qui, malgré tout, il espère trouver un écho, un (r)appel, une traduction. Cette nécessité urgente de reconnaissance et réciprocité dans le vertige du « dire », met ce même « dire » en danger constant puisque, une fois partagé, sorti du soi, il est confronté à l’imprévu et à l’impensé de la rencontre avec l’autre. Le secret est donc sans cesse maintenu en ce qu’il est le garant même de l’entretien des rapports au sein de la communauté. Et c’est peut-être précisément cette impossibilité de (se) dire qu’il faut vivre intensément, radicaliser et carnavaliser comme seule certitude (ressemblante et rassembleuse) dans l’incertitude inéluctable du « dire ».

Les élèves des départements danse, musique et théâtre réunis se sont courageusement emparés de cette matière mouvante et vertigineuse pour créer ensemble une œuvre dont le socle dramaturgique est fait précisément de leurs différences, frictions et incompréhensions qui, tentant de se traduire en gestes, en sons, en mots, se tissent en contrepoints, polyphonies, trames de fils décousus et recousus dans le temps et dans l’espace.

Marcus Borja